L’impact environnemental de Shein pourrait connaître un bond vertigineux en raison de l’intelligence artificielle
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EN BREF
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L’impact environnemental de Shein, leader de la fast fashion, pourrait atteindre des niveaux alarmants en raison de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA). En un an, ses émissions de carbone ont presque doublé, passant de 9,17 millions de tonnes à 16,68 millions de tonnes de CO2. La marque, qui vise la neutralité carbone d’ici 2050, accentue ces effets néfastes en optimisant sa production grâce à des technologies alimentées par l’IA. Ces outils permettent d’adapter la production en temps réel selon les tendances du marché, entraînant une augmentation significative de la production et, par conséquent, des émissions de gaz à effet de serre. Le modèle de vente « à la demande » de Shein, conjugué à l’IA, pourrait entraîner une empreinte carbone globale encore plus élevée, exacerbant ainsi les conséquences environnementales de ses pratiques.
Le géant de la fast-fashion, Shein, est souvent loué pour son modèle d’affaires innovant et ses prix imbattables. Cependant, cette réussite cache un impact environnemental alarmant, exacerbé par une dépendance croissante à l’intelligence artificielle (IA). En effet, la stratégie d’adaptation rapide aux tendances consommateur, soutenue par des technologies avancées, pourrait propulser les émissions de gaz à effet de serre de Shein vers de nouveaux sommets, créant ainsi des conséquences désastreuses pour notre planète.
Le modèle commercial de Shein et ses implications écologiques
Fondée en 2008, Shein a révolutionné l’industrie de la mode avec son modèle de vente « à la demande », qui lui permet de produire d’innombrables modèles à un rythme effréné. Ce système, bien qu’efficace du point de vue économique, pose de sérieux défis en matière environnementale. En effet, la marque offre quotidiennement des milliers de nouveaux articles, ce qui conduit à une surproduction massive et, par conséquent, à une augmentation exponentielle de ses émissions de CO2.
Selon son dernier rapport annuel, les émissions de carbone de Shein ont presque doublé en un an, passant de 9,17 millions de tonnes en 2022 à 16,68 millions de tonnes en 2023. Cette montée vertigineuse souligne la contradiction entre les promesses de durabilité de l’entreprise et la réalité de ses pratiques. Malgré des engagements déclarés d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, les chiffres parlent d’eux-mêmes, exacerbés par l’intégration croissante de l’IA dans ses opérations.
Le rôle de l’intelligence artificielle dans les processus de production
Shein a mis en place une plateforme d’intelligence artificielle accessible à ses 5 400 fournisseurs, leur permettant de moduler en temps réel leur production selon les préférences des consommateurs. Ce large éventail de personnalisation et d’adaptabilité est rendu possible grâce à une analyse sophistiquée des données de marché, des tendances sur les réseaux sociaux et des collections concurrents. Cependant, cette course à la production rapide peut également engendrer un usage intensif des ressources et une déperdition énergétique accrue.
Les algorithmes alimentés par l’IA ne se contentent pas d’optimiser la production ; ils identifient également des « micro-tendances » qui poussent davantage les marques à suivre le rythme de la consommation tout en alimentant la logique de surproduction. Ce phénomène contribue non seulement à la pollution de l’environnement par une augmentation des déchets textiles, mais possède également un impact sur la chaîne d’approvisionnement, augmentant la pression sur les ressources naturelles.
Conséquences écologiques de la fast-fashion alimentée par l’IA
L’impact environnemental de Shein s’étend au-delà des émissions de CO2. La production à grande échelle de vêtements s’accompagne d’une extraction accrue de ressources, notamment d’eau et de matériaux, contribuant ainsi à la dégradation écologique. La mode jetable favorise également des habitudes de consommation irresponsable, alimentant la culture du « jetable » où les vêtements sont souvent portés une ou deux fois avant d’être abandonnés.
Les experts préviennent que l’augmentation de l’offre de vêtements, catalysée par l’IA, pourrait considérablement alourdir l’empreinte carbone de la marque. En effet, plus Shein propose d’articles, plus les consommateurs sont incités à acheter, ce qui amplifie le cycle de la consommation effrénée. La tendance actuelle pourrait conduire à une surenchère de production difficile à répercuter dans les engagements d’une durabilité réelle.
Vers une augmentation des émissions de gaz à effet de serre
En reliant la production à une technologie d’intelligence artificielle avancée, le risque d’augmentation des émissions de gaz à effet de serre est réel. Les capacités de production de Shein pourraient se décupler, entraînant une escalade des émissions carbone en raison de la demande accrue. Des études montrent que l’accès facilité à un plus grand nombre de modèles tendance incite les consommateurs à acheter davantage, ce qui a pour conséquence une empreinte carbone plus élevée pour l’entreprise.
Sheng Lu, un professeur en mode et habillement, souligne que les engagements de réduction de l’empreinte écologique de Shein se heurtent à la réalité de son modèle d’affaires. En raison de l’optimisation algorithmique de sa chaîne d’approvisionnement, les prévisions avancent que les retombées de cette dépendance accrue à l’IA seront particulièrement néfastes pour l’environnement, exacerbant encore les défis déjà présents dans l’industrie de la mode.
Les alternatives possibles face à cette situation préoccupante
La prise de conscience croissante des impacts de la fast-fashion a conduit de nombreuses voix à promouvoir des modèles de consommation plus durables. Les entreprises doivent, impérativement, envisager des alternatives à leur modus operandi actuel. L’innovation dans le domaine de la mode durable peut passer par une meilleure gestion des ressources, la réduction de l’impact des processus de production et l’investissement dans des techniques moins polluantes.
Des marques commencent à adopter des pratiques telles que l’écoconception, qui consiste à concevoir des produits en prenant compte de leur cycle de vie intégral, de la production à la fin de leur durée de vie. Cela inclut des choix de matériaux durables, des méthodes de production éthiques et une attention particulière portée à l’impact sur l’environnement. Avec le soutien de l’IA, ces changements pourraient renforcer les objectifs de durabilité.
Une responsabilité partagée envers l’avenir de la mode
Il est impératif de réexaminer les obligations d’entreprises comme Shein vis-à-vis de leur impact environnemental. La surconsommation engendrée par l’ultra fast-fashion est en partie alimentée par la pression des consommateurs à rechercher des options de mode bon marché et accessibles. La normalisation d’une telle approche doit être remise en question pour encourager des alternatives responsables, réfléchies et durables.
La sensibilisation des consommateurs sur l’impact de leurs choix d’achat est donc cruciale. Des initiatives d’éducation environnementale peuvent aider à inculquer une conscience écologique dès le plus jeune âge, alors que des mouvements appelant à une consommation raisonnée peuvent inciter plus de gens à réfléchir à leurs comportements d’achat. Des ressources telles que ce guide offrent un aperçu précieux pour améliorer cette compréhension.
Vers une transparence accrue dans l’industrie
La transparence est une autre composante essentielle des efforts visant à atténuer l’impact environnemental de l’industrie de la mode. Les consommateurs doivent être en mesure de comprendre non seulement les produits qu’ils achètent, mais aussi les implications écologiques qui en découlent. Des statistiques comme celles présentées par des organisations telles que Les Amis de la Terre peuvent éclairer le public sur les répercussions réelles de la fast-fashion.
Dans un contexte où Shein et d’autres acteurs du système doivent admettre leur part de responsabilité, une démarche proactive pour rendre compte de leur impact pourrait également stimuler l’innovation vers des pratiques plus durables, s’accompagnant d’une pression croissante pour développer des alternatives de production respectueuses de l’environnement.
Les avancées nécessaires en matière d’innovation et de technologie
Le potentiel de l’intelligence artificielle pour transformer la mode ne doit pas être sous-estimé. En dépit des risques associés à son utilisation, l’attention portée à des innovations respectueuses de l’environnement pourrait réduire l’impact global de l’industrie. La création d’algorithmes et d’outils basés sur l’IA qui favorisent des pratiques de production responsables pourrait contribuer à la fin de l’ultra fast-fashion.
En investissant dans des solutions basées sur l’IA pour la gestion durable des ressources, la traçabilité, et l’optimisation des chaînes d’approvisionnement, l’industrie pourrait potentiellement orienter la fast-fashion vers un futur plus responsable. L’accompagnement technologique doit être renforcé par des initiatives politiques et des collaborations intersectorielles pour garantir que cette transformation se fasse au bénéfice de l’environnement.
Conclusion: un avenir en suspens
Alors que la dépendance à l’intelligence artificielle continue de façonner l’industrie de la mode, la nécessité urgente d’évaluer et de repenser les pratiques comme celles de Shein devient de plus en plus manifeste. Le défi que pose l’impact environnemental de l’ultra fast-fashion est immense, mais il existe des opportunités d’innovation et de changement. Pour que l’avenir de l’industrie soit durable, une approche collective, réfléchie et proactive est indispensable.
L’impact environnemental de Shein et l’essor de l’intelligence artificielle
La montée en puissance de Shein, géant de la fast fashion, est marquée par des chiffres alarmants. En l’espace d’un an, son bilan carbone a presque doubler, atteignant 16,68 millions de tonnes de CO2. Cette situation soulève des inquiétudes quant à l’avenir, en particulier à cause de l’intégration croissante de l’intelligence artificielle dans ses processus de production.
Shein a non seulement augmenté sa production, mais a également mis à disposition de ses 5 400 fournisseurs une plateforme d’intelligence artificielle. Cette technologie permet d’adapter en temps réel la production aux préférences des clients, ce qui pourrait entraîner une sollicitation encore plus grande des ressources environnementales. Certains experts estiment que l’utilisation croissante de l’IA pourrait multiplier par dix les capacités de production de l’entreprise, aggravant ainsi son empreinte carbone.
Le développement d’un système de vente « à la demande » par Shein est également préoccupant. Alors que l’entreprise continue d’ajouter entre 6000 et 10 000 nouveaux articles quotidiennement sur son site, cette stratégie pourrait se traduire par une surconsommation égale à une augmentation significative de la pollution. Cette approche, couplée à l’IA, incite les consommateurs à acheter plus de vêtements, malgré la connaissance des effets délétères de la fast fashion sur l’environnement.
Des chercheurs en mode et en environnement avertissent que si Shein ne prend pas de mesures adéquates pour limiter l’impact de ses pratiques, le résultat pourrait être une explosion» des émissions de gaz à effet de serre. En vedette dans les discussions sur les défis écologiques contemporains, Shein doit affronter une réalité où les technologies avancées pourraient contribuer à son propre déclin écologique.



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