EN BREF

  • Introduction des aides à la production du CNC conditionnées à un double bilan carbone.
  • Applicable aux œuvres cinématographiques et audiovisuelles en prise de vue réelle.
  • Mesures effectives depuis le 1er janvier 2024.
  • Extension prévue pour les œuvres nativement numériques de jeu vidéo et animation à partir du 1er mars 2025.
  • Bilan prévisionnel et défini requis d’après l’article 122-18 du RGA du code du cinéma.
  • Outils homologués pour le calcul des émissions carbone requis.
  • Sensibilisation des professionnels de l’audiovisuel aux enjeux environnementaux.

Depuis le 1er janvier 2024, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) impose une éco-conditionnalité pour l’octroi des aides à la production. Cette nouvelle mesure requiert des producteurs qu’ils soumettent un bilan prévisionnel et un bilan définitif de l’empreinte carbone des œuvres cinématographiques et audiovisuelles en prise de vue réelle, dans les genres fiction et documentaire. À partir du 1er mars 2025, ces exigences seront également appliquées aux œuvres nativement numériques, notamment dans les domaines du jeu vidéo et de l’animation. La mise en place de cette mesure vise à sensibiliser et à accompagner les professionnels du secteur vers une transition environnementale plus responsable.

Depuis le 1er janvier 2024, le Centre National du Cinéma et de l’image animée (CNC) a adopté une mesure inédite concernant les aides à la production : la conditionnalité écologique. Cette initiative vise à intégrer une évaluation de l’impact environnemental dans le processus d’octroi de subventions. Les producteurs sont désormais tenus de soumettre un double bilan carbone, à savoir un bilan prévisionnel et un bilan définitif, pour toutes les œuvres en prise de vue réelle de genres fiction et documentaire. À partir du 1er mars 2025, cette obligation s’étendra également aux œuvres nativement numériques, notamment en animation et en jeux vidéo. Ce texte explore en profondeur les implications de cette éco-conditionnalité, les outils de mesure associés, ainsi que l’importance d’une démarche écoresponsable au sein de l’industrie cinématographique et audiovisuelle.

Le contexte de l’éco-conditionnalité

Face à l’urgence climatique et à la nécessité d’une transition vers des pratiques plus durables, le CNC a développé le Plan Action ! qui vise à sensibiliser et à accompagner les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel. L’éco-conditionnalité des subventions s’inscrit dans un cadre beaucoup plus large d’initiatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le secteur culturel.

Cette initiative représente une opportunité pour les professionnels de prendre conscience de leur empreinte carbone et d’agir pour la minimiser. En introduisant des outils de calcul homologués pour établir les bilans d’émissions de carbone, le CNC encourage les producteurs à intégrer l’écoresponsabilité au cœur de leur processus de création.

Les détails de la mesure d’éco-conditionnalité

La mesure mise en œuvre par le CNC stipule que, depuis le 1er janvier 2024, les aides à la production accordées sont soumises à la condition de fournir un bilan prévisionnel et un bilan définitif des émissions de carbone liées à chaque œuvre. Cette double évaluation permet d’identifier les principales sources d’émissions et de mieux comprendre l’impact des différentes étapes de production.

À compter du 1er mars 2025, le champ d’application de cette mesure s’étendra aux œuvres nativement numériques. Cette extension démontre l’intégration croissante de l’écoresponsabilité dans tous les aspects de la création artistique, que ce soit pour des films en prise de vue réelle ou pour des productions d’animation et de jeux vidéo.

Les outils homologués pour le calcul des bilans carbone

Pour assurer une uniformité et une véracité dans les bilans d’empreinte carbone, le CNC a homologué plusieurs outils de calcul que les producteurs doivent utiliser. Parmi ces outils, nous trouvons :

  • SeCO2, développé par Secoya Eco-tournage.
  • Carbon’ Clap, proposé par l’association Ecoprod.
  • Carbon Stage, développé par Greenly.
  • Carbulator, pour les œuvres d’animation, conçu par Anim France.
  • Jyros, destiné aux œuvres de jeux vidéo, développé par Game Only.

Ces outils permettent aux productions de réaliser les calculs nécessaires pour établir les bilans carbone conformes aux exigences du CNC.

La nécessité de réaliser un double bilan carbone

La réalisation d’un double bilan carbone, englobant un bilan prévisionnel et un bilan définitif, revêt une importance capitale pour plusieurs raisons. D’une part, elle permet aux producteurs de quantifier et d’analyser l’impact environnemental de leur œuvre à différents stades de sa réalisation. Le bilan prévisionnel, effectué au début du processus de production, aide à anticiper et à minimiser les émissions, tandis que le bilan définitif, réalisé à la fin, permet d’évaluer les résultats obtenus.

D’autre part, ce double bilan constitue un véritable outil de management environnemental. Il permet aux producteurs d’identifier les postes les plus émetteurs, de mettre en place des actions correctives et de suivre l’évolution de leur impact écologique au fil des productions.

Les implications pour les professionnels du secteur

Cette mesure a des implications directes pour les professionnels du secteur. Dès lors que l’obtention des aides à la production est conditionnée à la remise des bilans d’empreinte carbone, les producteurs doivent désormais intégrer des considérations environnementales dans leur planification et leur gestion de projet. Cela implique souvent de nouvelles compétences dans le domaine du calcul des émissions et une meilleure compréhension des techniques qui favorisent une approche durable.

Pour de nombreux professionnels, cela peut également représenter un défi. Certaines productions, notamment celles à plus petit budget, peuvent se retrouver confrontées à des ressources limitées pour la mise en œuvre de ces exigences. Pourtant, cette nécessité de s’adapter à une nouvelle réalité pourrait également explorer des opportunités de financement supplémentaires, à condition que les productions réussissent à démontrer leur engagement envers l’écoresponsabilité.

Un impact sur la culture écoresponsable

Au-delà des simples obligations administratives, cette initiative contribue à changer la perception globale de l’industrie cinématographique et audiovisuelle en matière de responsabilité écologique. En intégrant la dimension environnementale dans leur démarche de création, les professionnels peuvent favoriser une dynamique de changement vers des pratiques plus durables.

Cette évolution pourrait également influencer le choix des sujets et des narrations dans les œuvres produites. Les thématiques liées à l’écologie, à la protection de l’environnement et aux conséquences des actions humaines sur la planète pourraient gagner en visibilité et en importance sur les écrans, contribuant ainsi à sensibiliser le grand public à ces enjeux critiques.

Les défis et enjeux de la mise en œuvre

La mise en œuvre de cette éco-conditionnalité présente cependant des défis majeurs. Tout d’abord, la nécessité d’évaluer l’impact carbone peut être perçue comme une contrainte pour certains professionnels. La complexité associée à l’utilisation des outils homologués, au calcul des différentes sources d’émissions et à la compilation des données nécessaires peut être intimidante, surtout pour les petits producteurs.

En outre, un manque de sensibilisation aux enjeux environnementaux au sein de certains acteurs de l’industrie pourrait constituer un obstacle. Ainsi, des campagnes de sensibilisation et des formations adaptées sont essentielles pour accompagner ce changement et garantir que tous les professionnels puissent mettre en œuvre les exigences de manière efficiente.

Le rôle du CNC dans la transition écologique

Le CNC, en tant qu’institution régulatrice, a un rôle fondamental à jouer dans cette transition vers une culture plus écoresponsable. En définissant et en imposant les normes de conditionnalité écologiques, il encourage une transformation en profondeur des pratiques de l’industrie. C’est un pas important vers une prise de conscience accrue concernant l’impact environnemental des productions cinématographiques et audiovisuelles.

De plus, le CNC ne se limite pas à l’imposition des bilans carbone. Il propose également des ressources, des webinaires et des formations pour aider les professionnels à s’adapter à cette nouvelle réalité. En favorisant des échanges d’expériences et des bonnes pratiques, le CNC contribue à créer un cadre propice à l’émergence d’une culture de la durabilité dans le secteur.

Tandis que l’industrie se confronte à des défis croissants liés à la crise écologique, l’introduction de l’éco-conditionnalité des subventions du CNC apparaît comme une étape significative. Elle stipule non seulement l’importance d’un double bilan carbone pour chaque œuvre, mais également la nécessité d’une réflexion en profondeur sur l’impact environnemental des pratiques de production. À travers cette initiative, le CNC encourage tous les acteurs à s’inscrire dans une démarche plus durable, contribuant ainsi à une transformation nécessaire de l’industrie cinématographique et audiovisuelle.

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Témoignages sur l’Éco-Conditionnalité des Subventions du CNC

Marie Lefevre, Réalisatrice : « L’introduction d’un double bilan carbone représente une avancée majeure dans notre industrie. Cela nous pousse à réfléchir sur notre impact environnemental et à adapter nos pratiques de production. Je suis convaincue que cette mesure aidera à sensibiliser davantage de professionnels à l’importance d’une approche écoresponsable. »

Jean-Michel Roux, Producteur : « En tant que producteur, je salue cette initiative du CNC. L’éco-conditionnalité nous permet de structurer nos projets en tenant compte des enjeux environnementaux dès le départ. Adopter une démarche de bilan carbone est devenu essentiel pour répondre aux attentes du public et des partenaires financiers. »

Cécile Dufresne, Scénariste : « Je pense que la création d’une culture de responsabilité écologique commence par des mesures concrètes. Le double bilan carbone nous offre une occasion unique de mesurer et d’améliorer l’empreinte environnementale de nos productions, ce qui, espérons-le, influencera positivement le comportement de tous dans le secteur. »

Lucien Morel, Responsable de Production : « La mise en place de ces bilans nous permet non seulement de suivre nos émissions de gaz à effet de serre, mais également de comprendre les points à améliorer dans nos opérations. C’est une démarche essentielle qui peut transformer notre manière de travailler pour le futur. »

Sophie Garnier, Directrice artistique : « Je suis ravie de voir que le CNC prend en compte les enjeux écologiques dans l’octroi de ses aides. Cela montre qu’il est possible d’allier création et préservation de notre environnement. Je suis impatiente de voir comment cette mesure influencera les projets artistiques à venir. »